Deux photographies d’une région mexicaine, berceau de la civilisation maya.

Bien sûr, ces prises de vue témoignent d’une réalité historique de ce lieu qu’est le site archéologique de Chichén Itzá, dans le cas de la première photo, et d’une autre réalité historique plus récente dans le cas de la deuxième.

De plus, ces deux photos exposent deux manières fort différentes l’une de l’autre de faire de la photo.

La première, impose une lecture de gauche à droite et de haut en-bas comme pour un texte. C’est une succession de profils de crânes humains regardant tous vers la droite sauf le tout premier qui nous fait face, qui s’adresse à nous, qui nous interpelle, qui s’exclame peut-être, qui nous invite à lire cette histoire d’hier qui est la même que celle d’aujourd’hui. La frontalité de la photo nous ramène à la linéarité du temps qui passe. 

La seconde photo prise dans une rue de Valladolid, un dimanche matin bien lumineux, nous incite à la profondeur d’un regard multiple: un reflet de la façade derrière nous, dans la vitrine du coiffeur pour hommes qui incite à voir l’intérieur du salon et la façade d’en face en même temps. Deux rectangles et carrés sont en aplat (le rectangle des moustaches et au-dessus, celui de l’avis de fermeture pour les vacances) et directement apposés dans la vitrine du salon, tandis que le rectangle de l’extrême droite est la réflexion d’un muret à l’intérieur du salon et encadre une partie de la reflection de la façade de la construction d’en face. Notre regard est constamment en questionnement sur ce qu’il perçoit des différents plans.

Malgré l’aspect historique des illustrations des différents types de moustaches au cours des deux derniers siècles, le dynamisme des nombreuses diagonales qui se croisent et des multiples plans qui se superposent anime cette image pleine de lumière et de profondeur.

Yucatán I, Chichén Itzá - Mexique

Yucatán II, Valladolid - Mexique